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Les petits chiffres aubout des lignes dans le texte correspondent aux paragraphes de l'encyclique. “ Fratelli Tutti, “ Tous frères” , c'est par ces mots que le pape François a introduit en 2020 son encyclique - inspirée par saint François d'Assise considéré comme l’un des plus grands saints de l’histoire de l’église- pour nous proposer, à nous et à tous nos frères, “ un mode de vie au goût de l'évangile.”
Cette encyclique invite à la fraternité et à l'amitié sociale.
Le pape, comme St François, mesurent la qualité de notre amour et de notre fidélité à Dieu en proportion de notre amour envers nos frères et nos soeurs. Nous trouverons dans cette exposition, répartie en 8 thématiques, un florilège des pensées fortes de cette encyclique " Fratelli Tutti".
L'intention du pape François a voulu "se focaliser sur la dimension universelle de l'amour fraternel". Pour nous rendre capables, face à notre tentation "d'éliminer ou d'ignorer les autres", de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d'amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots.
" Personne ne peut affronter la vie de manière isolée". Seul, on risque d'avoir des mirages par lesquels on voit ce qu'il n'y a pas; les rêves se construisent ensemble.
Rêvons en tant qu'une et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun sa propre voix, tous frères.
DROITS HUMAINS UNIVERSELS
En observant avec attention nos sociétés contemporaines, on constate de nombreuses contradictions qui conduisent à se demander si l’égale dignité de tous les êtres humains, solennellement proclamée il y a soixante-dix ans, est véritablement reconnue, respectée, protégée et promue en toute circonstance. (22)
L’organisation des sociétés dans le monde entier est loin de refléter clairement le fait que les femmes ont exactement la même dignité et les mêmes droits que les hommes. (23)
La traite des personnes et des autres formes actuelles d’esclavage est un problème mondial. (24)
La fraternité a quelque chose de positif à offrir à la liberté et à l’égalité. (103)
On n’obtient pas non plus l’égalité en définissant dans l’abstrait que ‘‘tous les êtres humains sont égaux’’. (104)
Il est quelque chose de fondamental et d’essentiel à reconnaître pour progresser vers l’amitié sociale et la fraternité universelle : réaliser combien vaut un être humain, combien vaut une personne, toujours et en toute circonstance. (106)
Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement, et ce droit fondamental ne peut être nié par aucun pays. (107)
Si le droit de chacun n’est pas harmonieusement ordonné au bien plus grand, il finit par se concevoir comme sans limites et, par conséquent, devenir source de conflits et de violences. (111)
Le désir et la recherche du bien d’autrui et de l’humanité tout entière impliquent également la recherche d’une maturation des personnes et des sociétés dans les différentes valeurs morales qui conduisent à un développement humain intégral. (112)
À côté du droit de propriété privée, il y a toujours le principe, plus important et prioritaire, de la subordination de toute propriété privée à la destination universelle des biens de la terre et, par conséquent, le droit de tous à leur utilisation. (123)
Il faudrait créer dans les pays d’origine la possibilité effective de vivre et de grandir dans la dignité, de sorte que sur place les conditions pour le développement intégral de chacun puissent se réunir. (129)
Dans une société réellement développée, le travail est une dimension inaliénable de la vie sociale. (162)
La politique est une vocation très noble. Elle est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun. Il s’agit de progresser vers un ordre social et politique dont l’âme sera la charité sociale. (180)
Il y a urgence à résoudre toutes les questions qui portent atteinte aux droits humains fondamentaux. Les hommes politiques sont appelés à prendre soin de la fragilité des peuples et des personnes. (188)
Nous sommes encore loin d’une mondialisation des droits humains les plus fondamentaux. (189)
Pour qu’une société ait un avenir, il lui faut cultiver le sens du respect en ce qui concerne la vérité de la dignité humaine à laquelle nous nous soumettons. C’est une vérité incontournable que nous reconnaissons par la raison et que nous acceptons par la conscience. (207)
RENCONTRE ET DIALOGUE
L’Espérance, c’est la proximité, c’est la culture de la rencontre. Isolement non, proximité oui. Culture de l’affrontement non, culture de la rencontre, oui. (30)
Comme ce serait merveilleux, alors qu’on découvre de nouvelles planètes, de redécouvrir les besoins de nos frères et sœurs qui tournent en orbite autour de nous ! (31)
Paradoxalement, alors que s’accroissent des attitudes de repli sur soi et d’intolérance qui nous amènent à nous fermer aux autres, les distances se raccourcissent ou disparaissent au point que le droit à la vie privée n’existe plus. La connexion numérique ne suffit pas pour construire des ponts, elle ne suffit pas pour unir l’humanité. (42-43)
La rapidité du monde moderne, la frénésie nous empêchent de bien écouter ce que dit l’autre. Et au beau milieu de son dialogue, nous l’interrompons déjà et nous voulons répondre alors qu’il n’a pas fini de parler. (48)
La sagesse (de la rencontre) ne se forge pas avec des recherches anxieuses sur internet, ni avec une somme d’informations dont la véracité n’est pas assurée. Ainsi, elle ne mûrit pas pour devenir rencontre avec la vérité. Ainsi, la liberté devient une illusion qu’on nous vend et qui se confond avec la liberté de naviguer devant un écran. (50)
L’Espérance est audace, elle sait regarder au-delà du confort personnel, des petites sécurités et des compensations qui rétrécissent l’horizon, pour s’ouvrir à de grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne. Marchons dans l’Espérance ! (55)
Notre existence à tous est profondément liée à celle des autres : la vie n’est pas un temps qui s’écoule, mais un temps de rencontre. (66)
L’arrivée de personnes différentes, provenant d’un autre contexte de vie et de culture, devient un don, parce que les histoires des migrants sont aussi des histoires de rencontre entre personnes et cultures. (133)
Nous avons besoin de communiquer, de découvrir les richesses de chacun, de valoriser ce qui nous unit et de regarder les différences comme des possibilités de croissance dans le respect de tous. (133)
La relation entre Occident et Orient est une indiscutable et réciproque nécessité, qui ne peut pas être substituée ni non plus délaissée, afin que tous les deux puissent s’enrichir réciproquement de la civilisation de l’autre, par l’échange et le dialogue des cultures. (136)
Les autres cultures ne sont pas des ennemis contre lesquels il faudrait se protéger, mais des reflets divers de la richesse inépuisable de la vie humaine. (147)
Se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact, tout cela se résume dans le verbe ‘‘dialoguer’’. Le dialogue persévérant et courageux ne fait pas la une comme les désaccords et les conflits, mais il aide discrètement le monde à mieux vivre, beaucoup plus que nous ne pouvons imaginer. (198)
Ce qui est bon, c’est de créer des processus de rencontre, des processus qui bâtissent un peuple capable d’accueillir les différences. Outillons nos enfants des armes du dialogue ! Enseignons-leur le bon combat de la rencontre ! (217)
Les chefs religieux sont appelés à être de véritables “personnes de dialogue”, à œuvrer à la construction de la paix non comme des intermédiaires mais comme d’authentiques médiateurs. Le médiateur est celui qui ne garde rien pour lui, mais qui se dépense généreusement, jusqu’à se laisser consumer, en sachant que l’unique gain est celui de la paix. (284)
S’UNIR ET ÊTRE SOLIDAIRES
Nous constituons une communauté mondiale qui navigue dans le même bateau. Personne ne se sauve tout seul. Il n’est possible de se sauver qu’ensemble. (32)
Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas ‘‘les autres’’, mais plutôt un ‘‘nous’’ ! Plaise au ciel que nous fassions un pas vers un nouveau mode de vie et découvrions définitivement que nous avons besoin les uns des autres ! (35)
Les migrations constitueront un élément fondamental de l’avenir du monde. Mais, de nos jours, elles doivent compter avec la perte du ‘‘sens de la responsabilité fraternelle’’, sur lequel est basé toute société civile. L’Europe, par exemple, risque fort d’emprunter ce chemin. (40)
Notre famille humaine a besoin d’apprendre à vivre ensemble dans l’harmonie et dans la paix sans que nous ayons besoin d’être tous pareils ! (100)
Je voudrais mettre en exergue la solidarité qui « comme vertu morale et attitude sociale, fruit de la conversion personnelle, exige un engagement d’une multiplicité de sujets qui ont une responsabilité de caractère éducatif et formateur. (114)
La soliditétire sa source de la conscience que nous avons d’être responsables de la fragilité des autres dans notre quête d’un destin commun. La solidarité se manifeste concrètement dans le service qui peut prendre des formes très différentes de s’occuper des autres. (115)
La solidarité, c’est penser et agir en termes de communauté, de priorité de la vie de tous sur l’appropriation des biens de la part de certains. C’est également lutter contre les causes structurelles de la pauvreté, de l’inégalité, du manque de travail, de terre et de logement, de la négation des droits sociaux et du travail. (116)
Les États ne peuvent pas trouver tout seuls des solutions adéquates car les conséquences des choix de chacun retombent inévitablement sur la Communauté internationale tout entière. (132)
La communauté mondiale n’est pas le résultat de la somme des pays distincts, mais la communion même qui existe entre eux, l’inclusion mutuelle qui est antérieure à l’apparition de tout groupe particulier. (149)
Aucun peuple, tout comme aucune culture ou personne, ne peut tout obtenir de lui-même. Les autres sont constitutivement nécessaires pour la construction d’une vie épanouie. L’homme est l’être-frontière qui n’a pas de frontière. (150)
Chacun n’est pleinement une personne qu’en appartenant à un peuple. Cela conduit à chercher effectivement le bien de toutes les personnes dans la dimension sociale qui les unit. (182)
Quand la société – locale, nationale ou mondiale – abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même, il n’y a ni programmes politiques, ni forces de l’ordre ou d’intelligence qui puissent assurer sans fin la tranquillité. (235)
À plusieurs reprises, j’ai proposé « un principe indispensable pour construire l’amitié sociale : l’unité est supérieure au conflit. Nous le savons parfaitement chaque fois que, en tant que personnes et communautés, nous apprenons à viser plus haut que nous-mêmes. (245)
S’OUVRIR AU MONDE (Qui est mon frère ?)
‘‘S’ouvrir au monde’’ est une expression qui, de nos jours, est adoptée par l’économie et les finances. Cette culture fédère le monde mais divise les personnes et les nations, car la société toujours plus mondialisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères. (12)
Réapparaît la tentation de créer une culture de murs, d’élever des murs, des murs dans le cœur, des murs érigés sur la terre pour éviter cette rencontre avec d’autres cultures, avec d’autres personnes. (27)
Aussi bien dans les milieux de certains régimes politiques populistes que sur la base d’approches économiques libérales, on soutient que l’arrivée des migrants doit être évitée à tout prix. Pourtant, les migrants, à juste titre, sont en quête d’opportunités pour eux et pour leur famille. Ils rêvent d’un avenir meilleur et désirent créer les conditions de sa réalisation. (37)
Il faut aussi réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire d’être en condition de demeurer sur sa propre terre. (38)
(Les migrants) sont considérés comme des personnes ayant moins de valeur, moins d’importance, dotées de moins d’humanité. Il est inacceptable que les chrétiens partagent cette mentalité et ces attitudes, faisant parfois prévaloir certaines préférences politiques sur les convictions profondes de leur foi. (39)
Disons-le, nous avons progressé sur plusieurs plans, mais nous sommes analphabètes en ce qui concerne l’accompagnement, l’assistance et le soutien aux plus fragiles et aux plus faibles de nos sociétés développées. (64)
Jésus ne nous invite pas à nous demander qui est proche de nous, mais à nous faire proches, prochains. (80)
je me sens appelé à devenir un prochain pour les autres. (81)
Un être humain est fait de telle façon qu’il ne se réalise, ne se développe ni ne peut atteindre sa plénitude que par le don désintéressé de lui-même. Il ne peut même pas parvenir à reconnaître à fond sa propre vérité si ce n’est dans la rencontre avec les autres. (87)
Sortir de soi-même pour trouver en autrui un accroissement d’être. (88)
L’amour que Dieu rend possible par sa grâce, saint Thomas d’Aquin la définissait comme un mouvement qui amène à concentrer l’attention sur l’autre « en l’identifiant avec soi-même ». (93)
L’amour nous met enfin en tension vers la communion universelle. Personne ne mûrit ni n’atteint sa plénitude en s’isolant. De par sa propre dynamique, l’amour exige une ouverture croissante, une plus grande capacité à accueillir les autres. (95)
Ce besoin d’aller au-delà de ses propres limites vaut également pour les divers régions et pays. (96)
Le monde existe pour tous, car nous tous, en tant qu’êtres humains, nous naissons sur cette terre avec la même dignité. (118)
Il faudrait créer dans les pays d’origine la possibilité effective de vivre et de grandir dans la dignité, de sorte que sur place les conditions pour le développement intégral de chacun puissent se réunir. (129)
Aujourd’hui ou bien nous nous sauvons tous ou bien personne ne se sauve. (137)
Nous avons besoin d’un ordre juridique, politique et économique mondial « susceptible d’accroître et d’orienter la collaboration internationale vers le développement solidaire de tous les peuples ». (138)
Une ouverture adéquate et authentique au monde suppose la capacité de s’ouvrir au prochain, dans une famille des nations. (151)
LE SOUCI DU BIEN COMMUN
Nous nous sommes gavés de connexions et nous avons perdu le goût de la fraternité. Prisonniers de la virtualité, nous avons perdu le goût et la saveur du réel. C’est la réalité même qui gémit et se rebelle. (33-34)
La parabole (du samaritain) nous montre par quelles initiatives une communauté peut être reconstruite grâce à des hommes et des femmes qui s’approprient la fragilité des autres, qui ne permettent pas qu’émerge une société d’exclusion mais qui se font proches et relèvent puis réhabilitent celui qui est à terre, pour que le bien soit commun. (67)
Je protège et je cultive quelque chose que je possède, de telle sorte que cela puisse être une contribution au bien de tous. (143)
Aujourd’hui, et de plus en plus, il y a des blessés. L’inclusion ou l’exclusion de la personne en détresse au bord de la route définit tous les projets économiques, politiques, sociaux et religieux. Chaque jour, nous sommes confrontés au choix d’être de bons samaritains ou des voyageurs indifférents qui passent outre. (69)
Nous ne devons pas tout attendre de nos gouvernants ; ce serait puéril. Nous disposons d’un espace de coresponsabilité pour pouvoir commencer et générer de nouveaux processus et transformations. Soyons parties prenantes de la réhabilitation et de l’aide aux sociétés blessées. Aujourd’hui, nous nous trouvons face à la grande opportunité de montrer que, par essence, nous sommes frères, l’opportunité d’être d’autres bons samaritains. (77)
En tant que communauté, nous sommes appelés à veiller à ce que chaque personne vive dans la dignité et ait des opportunités appropriées pour son développement intégral. (118)
Le principe de l’usage commun des biens créés pour tous est le « premier principe de tout l’ordre éthico-social »96 ; c’est un droit naturel, originaire et prioritaire. (120)
L’inégalité n’affecte pas seulement les individus, mais aussi des pays entiers, et oblige à penser à une éthique des relations internationales. (126)
Une meilleure politique, mise au service du vrai bien commun, est nécessaire pour permettre le développement d’une communauté mondiale, capable de réaliser la fraternité à partir des peuples et des nations qui vivent l’amitié sociale. (154)
Un peuple vivant, dynamique et ayant un avenir est ouvert de façon permanente à de nouvelles synthèses intégrant celui qui est différent. Les groupes populistes fermés défigurent le terme “peuple”. (160)
La grande question, c’est le travail. Assurer à chacun la possibilité de faire germer les semences que Dieu a mises en lui. C’est le meilleur chemin vers une existence digne. (162)
Le manque de dialogue implique que personne ne se soucie de promouvoir le bien commun. (202)
(Pour construire en commun), il est nécessaire de s’assurer constamment que les formes de communication actuelles nous orientent effectivement vers une rencontre généreuse, vers la recherche sincère de la vérité intégrale, le service des pauvres, la proximité avec eux, vers la tâche de construction du bien commun. (205)
Les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société. (271)
Rendre Dieu présent est un bien pour nos sociétés. Les ministres religieux ne doivent certes pas faire de la politique partisane, qui revient aux laïcs, mais ils ne peuvent pas non plus renoncer à la dimension politique de l’existence qui implique une constante attention au bien commun et le souci du développement humain intégral. (276)
LA FAIM, LA PAUVRETE, LA VIOLENCE ET L’EXCLUSION
À l’égard de ces crises qui laissent mourir de faim des millions d’enfants, déjà réduits à des squelettes humains règne un silence international inacceptable. (29)
Il se vérifie une détérioration de l’éthique qui conditionne l’agir international, et un affaiblissement des valeurs spirituelles et du sens de la responsabilité. (29)
Chaque sœur ou frère souffrant, abandonné ou ignoré par ma société, est un étranger existentiel, même s’il est natif du pays. (97)
Je voudrais faire mémoire de ces ‘‘exilés cachés’’ qui sont traités comme des corps étrangers dans la société.De nombreuses personnes porteuses de handicap sentent qu’elles existent sans appartenance et sans participation. L’objectif, ce n’est pas seulement de prendre soin d’elles, mais qu’elles participent « activement à la communauté civile et ecclésiale. (98)
Tant que notre système économique et social produira encore une seule victime et tant qu’il y aura une seule personne mise à l’écart, la fête de la fraternité universelle ne pourra pas avoir lieu. (110)
Il faut également accorder aux nations les plus pauvres une voix opérante dans les décisions communes et favoriser l’accès au marché international pour les pays marqués par la pauvreté et le sous-développement. (138)
Le marché à lui seul ne résout pas tout. Il ne se rend pas compte qu’il ne résorbe pas l’inégalité mais qu’il est la source de nouvelles formes de violence. (168)
La faim est un crime. L’alimentation est un droit inaliénable. La traite des personnes est une autre honte pour l’humanité. (189)
Ce n’est pas perdre son temps que d’aimer le plus petit des hommes comme un frère, comme s’il était seul au monde. (193)
Dans l’activité politique les plus petits, les plus faibles, les plus pauvres doivent susciter notre tendresse. La tendresse, c’est l’amour qui se fait proche et qui se concrétise. (194)
Si je réussis à aider une seule personne à vivre mieux, cela justifie déjà le don de ma vie. (195)
Elle est violente l’habitude de disqualifier instantanément l’adversaire en lui appliquant des termes humiliants. (201)
L’intolérance et le mépris envers les cultures populaires indigènes est une véritable forme de violence. (220)
La guerre et de la peine de mort peuvent finir par se présenter comme des solutions dans des circonstances particulièrement dramatiques, sans qu’on se rende compte que ce sont de fausses réponses, qui ne résolvent pas les problèmes posés, et qu’en définitive elles ne font qu’ajouter de nouveaux facteurs de destruction dans le tissu de la société nationale et planétaire. (255)
La guerre est la négation de tous les droits et une agression dramatique contre l’environnement. (257)
Pour éviter la guerre entre les nations et les peuples il faut assurer l’incontestable état de droit et le recours inlassable à la négociation, aux bons offices et à l’arbitrage, comme proposé par la Charte des Nations Unies, vraie norme juridique fondamentale. La Charte des Nations Unies, respectée et appliquée dans la transparence et en toute sincérité, est un point de référence obligatoire de justice et une voie de paix. (257)
Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. (261)
L’objectif ultime de l’élimination totale des armes nucléaires devient à la fois un défi et un impératif moral et humanitaire. (262)
LA BIENVEILLANCE ET LA MISERICORDE
Cessons de cacher la souffrance causée par les préjudices et assumons nos crimes, nos discordes et nos mensonges ! La Réconciliation réparatrice nous ressuscitera et nous délivrera, aussi bien nous-mêmes que les autres, de la peur. 78)
Dieu donne gratuitement au point d’aider même ceux qui ne sont pas fidèles, et « il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45). « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8). (140)
Cultiver la bienveillance n’est pas un détail mineur ni une attitude superficielle ou bourgeoise. Cela implique qu’on dise des mots d’encouragements qui réconfortent, qui fortifient, qui consolent qui stimulent. (223-224)
Ceux qui se sont durement affrontés doivent dialoguer à partir de la vérité, claire et nue. Ils ont besoin d’apprendre à cultiver la mémoire pénitentielle, capable d’assumer le passé pour libérer l’avenir de ses insatisfactions, confusions et projections. (226)
Chaque violence commise contre un être humain est une blessure dans la chair de l’humanité. (227)
La bonté n’est pas faiblesse, mais vraie force capable de renoncer à la vengeance. (243)
L’autre ne doit jamais être enfermé dans ce qu’il a pu dire ou faire, mais il doit être considéré selon la promesse qu’il porte en lui, promesse qui laisse toujours une lueur d’espérance. (228)
Dans les chemins de pacification, de primauté de la raison sur la vengeance, il y a une “architecture” de la paix où interviennent les diverses institutions de la société, chacune selon sa compétence, mais il y a aussi un “artisanat” de la paix qui nous concerne tous. (231)
Certes dépasser l’héritage amer d’injustices, d’hostilités et de défiance laissé par le conflit n’est pas une tâche facile. Cela ne peut être réalisé qu’en faisant vaincre le mal par le bien (Cf. Rm 12, 21) et en cultivant les vertus qui promeuvent la Réconciliation. (243)
La vraie Réconciliation, loin de fuir le conflit, se réalise plutôt dans le conflit, en le dépassant par le dialogue et la négociation transparente, sincère et patiente. (244)
Donne-nous la grâce d’avoir honte de ce que, comme hommes, nous avons été capables de faire. (247)
Le pardon libre et sincère est une grandeur qui reflète l’immensité du pardon divin. (250)
Ceux qui pardonnent en vérité n’oublient pas, mais renoncent à être possédés par cette même force destructrice dont ils ont été victimes. (251)
Le pardon, c’est précisément ce qui permet de rechercher la justice sans tomber dans le cercle vicieux de la vengeance, ni dans l’injustice de l’oubli. (252)
Nous devons à toutes les victimes innocentes le même respect. Il ne peut ici y avoir de différences raciales, confessionnelles, nationales ou politiques. (253)
Je demande à Dieu de préparer nos cœurs à la rencontre avec nos frères au-delà des différences d’idées, de langues, de cultures, de religions ; demandons-lui d’oindre tout notre être de l’huile de sa MISERICORDE qui guérit les blessures des erreurs, des incompréhensions, des controverses ; demandons-lui la grâce de nous envoyer avec humilité et douceur sur les sentiers exigeants, mais féconds, de la recherche de la paix. (254)
APPEL A LA FRATERNITE
APPEL A LA FRATERNITE
Lors de cette rencontre fraternelle, dont je garde un heureux souvenir, le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons déclaré « fermement que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les cœurs des hommes. En effet, Dieu, le Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son nom soit utilisé pour terroriser les gens. C’est pourquoi je veux reprendre ici l’appel à la paix, à la justice et à la fraternité que nous avons fait ensemble :
Au nom de Dieuqui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux, pour peupler la terre et y répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix.
Au nom de l’âme humaineinnocente que Dieu a interdit de tuer, affirmant que quiconque tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité et que quiconque en sauve une est comme s’il avait sauvé l’humanité entière.
Au nom des pauvres, des personnes dans la misère, dans le besoin et des exclus que Dieu a commandé de secourir comme un devoir demandé à tous les hommes et, d’une manière particulière, à tout homme fortuné et aisé.
Au nom des orphelins, des veuves, des réfugiés et des exilés de leurs foyers et de leurs pays ; de toutes les victimes des guerres, des persécutions et des injustices ; des faibles, de ceux qui vivent dans la peur, des prisonniers de guerre et des torturés en toute partie du monde, sans aucune distinction.
Au nom des peuplesqui ont perdu la sécurité, la paix et la coexistence commune, devenant victimes des destructions, des ruines et des guerres.
Au nom de la ‘‘ fraternité humaine’’qui embrasse tous les hommes, les unit et les rend égaux. Au nom de cette fraternité déchirée par les politiques d’intégrisme et de division, et par les systèmes de profit effréné et par les tendances idéologiques haineuses, qui manipulent les actions et les destins des hommes.
Au nom de la liberté, que Dieu a donnée à tous les êtres humains, les créant libres et les distinguant par elle.
Au nom de la justice et de la MISERICORDE, fondements de la prospérité et pivots de la foi.
Au nom de toutes les personnes de bonne volonté, présentes dans toutes les régions de la terre.
Au nom de Dieuet de tout cela, [… nous déclarons] adopter la culture du dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère ».
Date de dernière mise à jour : 28/06/2025
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